Renouveau, vous avez dit renouveau ? Thème: Le printemps
Le printemps c’est comme le renouveau… Mon œil, pas en ville. Bien sûr, pendant de nombreuses années, le printemps était un renouveau : c’est-à-dire que chaque année, il n’y avait rien de de nouveau sous le soleil. Chaque printemps n’est que le copier coller du précédent, d’où le re devant le nouveau. Chaque fois il y a la saleté de l’hiver accumulée, les tourbillons de sables salins qui nous sautent au visage au passage des autobus, des camions ainsi que des véhicules à brosses rotatives qui dirigent toutes ces saletés vers les égouts afin de donner du travail aux cols bleus pour le reste de l’été. C’est aussi le retour du voyeurisme, le voyeurisme pervers certes, mais aussi le voyeurisme teinté de curiosité qui nous fait profiter de nos regards, cachés sous nos verres teintés, afin d’observer discrètement l’ameublement ainsi que les habitudes de vie de nos voisins qui ouvrent et nettoient leur fenêtre à tout vent sans se douter qu’ils permettent ainsi au réseau social du quartier de les juger en les jaugeant par la vitre propre. Le retour également de la musique tonitruante des probables malentendants du quartier qui lavent, frottent et cirent leur véhicule tout en calant joyeusement la célèbre mixture céréalière qui refait une entrée en force dans tous les dépanneurs du coin. Retour également des motocyclistes réintégrant avec fierté leurs engins vrombissants ou silencieux selon le rythme des feux de circulations. Tout cela n’est que pure routine saisonnière à laquelle nous somme tributaires depuis notre naissance. Mais qu’en est-il du printemps 2022, ce printemps plus ou moins post pandémique. Ce printemps qui survient après deux années particulièrement funestes. Probablement qu’une nouvelle épidémie surviendra et touchera particulièrement les enfants, les petites personnes et les traînent savates. Un phénomène qui ralentira sûrement le service de santé. On pourra sans doute observer une augmentation marquée de nez cassés, de blessures au poignet et même de commotions cérébrales. Il est certain que la quantité phénoménale de vieux masques de procédures qui couvrent les rues et les trottoirs de la ville s’attaqueront grâce à leurs élastiques, aux pieds de cette catégorie de gens et les feront chuter violemment sur le ciment urbain. J’imagine déjà la santé publique déclarant dans les médias, qu’elle conseille au gouvernement d’obliger les personnes à risque de porter des chaussures aplaties de clown afin d’éviter de s’emmêler dans les sinistres élastiques. Peut-être aurons-nous ainsi un printemps rigolo!
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