Rétrospective et … Thème : Quel est ton style d’écriture préféré, qui te permet de mieux t’extérioriser, te développer?
Mon père lisait beaucoup. Surtout des romans. Je me souviens que lorsqu’arrivaient les vacances d’été, il se rendait à la librairie Chez Raffin sur la rue St-Hubert à Montréal, pour s’approvisionner de plusieurs ouvrages qu’il dévorait durant ses deux semaines de repos, afin d’oublier son métier de pressier j’imagine. Il était fidèle à ce commerce car celui-ci lui procurait les livres mis à l’index par l’église avant la fin de cette censure en 1960. Je crois qu’il fut un modèle pour mon frère Robert qui, lui-même est un véritable bibliovore. C’est Robert, ayant vécu quatre années de plus que moi, qui m’initia à la lecture. Il m’a fait découvrir les aventures des quatre as créer par Georges Chaulet. Six romans d’adolescent que j’ai bien appréciés. Hélas ces héros furent récupérés par la BD qui n’était pas à la hauteur du sans dessins. Puis, ce furent les aventures de Bob Morane. Deux étés à rattraper le retard accumulé à cause de ma jeunesse. Ce héros auquel Henri Vernes a donné vie a généré plus de 200 titres, que nous avons lu jusqu’aux années 2000. Étrangement la première aventure de Morane fut créée en 1953, année de mon apparition sur la planète. Pendant ma découverte de Bob, Bob (mon frangin) me proposa les histoires de Jean Ray, un écrivain de l’étrange, de la peur et du fantastique qui me procura de merveilleux frissons. Plus tard j’ai beaucoup lu Stephen King plus contemporain mais fascinant. Puis ce fut Jimmy Guieu, auteur prolifique que j’ai bien aimé, mais dont l’œuvre s’approchait plus du harlequin à saveur de Science-fiction que de la spéculation du futur. Bref, il était divertissant. Il y eut également la découverte du Fantasy avec Robin Hobb (L’assassin royal, Les aventuriers de la mer.) Tolkien avec les aventures de Bilbo et de son neveu Frodon. Durant ces lectures communes et fraternels, j’ai lu beaucoup de créations théâtrales. J’ai apprécié grandement les Québécois de l’époque : Jean Barbeau, Claude Gauvreau, puis plus tard, Jean-Pierre Ronfard, Robert Gravel, Alexis Martin. Plus loin d’ici, Jean Anouilh ainsi qu’Eugène Ionesco. Alphonse Allais pour son humour, Alexandre Breffort pour son côté burlesque, Marcel Aymé pour son sens critique : des auteurs que j’ai découvert et qui m’ont fait découvrir le plaisir des textes courts mais efficaces. Les chroniques de Guy fournier dans le supplément de la presse à l’époque, d’André Rufiange dans le journal de Montréal ainsi que Pierre Foglia à la presse, ont affermi mon gout pour ce style d’écriture. L’improvisation que j’ai pratiqué pendant plusieurs saisons fut sans nul doute une excellente école d’écriture spontané. C’est probablement grâce à tout ça que je me sens bien à l’intérieur de groupe d’écriture comme les mots en marche de Drummondville, ou les Écrilibristes (groupe avec mon grand frère et quelques autres Franco-Ontarien). Dans un futur rapproché (âge oblige) j’aimerais écrire de courts dialogues et les interpréter avec d’autres en audio dans un genre de blogue sur internet. Pour le moment je me contente de publier mes textes sur une page internet privé que je partage avec quelques personnes.
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